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Tout ce que vous ne pouviez pas savoir sur le livre
de Bertrand DAUTZENBERG et
Jean-Yves NAU :
« Tout ce que
vous ne savez pas sur la chicha »
(Ed Margaux-orange, mai 2007)
par Kamal Chaouachi
Version provisoire du 8 juin 2007. Existe en deux
formats: « salon » (.doc) et « réseau » (.html)
VOIR
AUSSI: Lettre à Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre de
l’Intérieur et
Lettre à Roselyne BACHELOT- NARQUIN,
Ministre de la Santé
Liste des personnes-clés liées à la production du livre
Attaque à ma dignité de
chercheur. Ce que je considère personnelle comme une diffamation
PILLAGE INTELLECTUEL ET CENSURE
Quelques méthodes et artifices employés pour un pillage intellectuel
systématique
Petite leçon de pillage pour lecteurs naïfs
Quelques thèmes : erreurs et
commentaires
Un nouveau type de "racisme", le "racisme
pneumologique" ?
Spécial: Des pilleurs
piégés en prenant un kébab pour une «chicha»…
A propos des maladies (pages
45 à 52) : Erreurs et commentaires
Chicha et cancer (p. 50 et suivantes)
Cancer de la bouche et des lèvres
Femmes enceintes : pages 51 et 80
Autres thèmes: encore des
erreurs et des commentaires
La chicha source de pollution des locaux (p. 61)
Tableau sur les 14 avertissements sanitaires (p. 66)
« Un risque de conflit
politique » préparé de longue date ? (p. 71-72)
Comment contrôler les produits utilisés pour la
chicha ? (p.73)
« Substituts » nicotiniques et
Varénicline (p.86-88)
« Comment prévenir les rechutes ?» (p.89)
Données récentes dites
«scientifiques»: pages 92-131
«Etude du volume inspiré lors d’une prise de chicha» (pp. 104-106)
«Mesure du CO expiré» (pp. 108-111) : 40 bouffées=40
cigarettes ?
«Le prix du tabac à chicha vendu en France» (pp. 116-119)
Enfermer tous les fumeurs de narguilé dans des caissons
hyperbares ?
L’argument erroné de l’« industrie du tabac »
derrière l’épidémie de narguilé..
Je regrette que le Pr Bertrand DAUTZENBERG et le Dr Jean-Yves NAU se soient
engagés dans des dérives aux conséquences incalculables, tant sociales que
médicales, comme je vais le montrer. Je n’ai jamais eu d’a priori sur le
premier depuis le début. Je l’ai connu lorsque je me suis formé à la
tabacologie en 1997 en assistant au cours qu’il donne annuellement aux
étudiants du DIU (Diplôme Inter-Universitaire de Tabacologie) de Paris XI-Paris
XII. A l’époque, j’avais même trouvé son livre de vulgarisation intitulé
« Le tabagisme » (Ed. Privat, 1996) d’une bonne qualité. Aussi, je
n’ai pas hésité à le citer jusqu’à quatre fois dans la thèse de doctorat. Je
n’ai commencé à comprendre les enjeux réels de son mépris soudain envers ma
personne qu'au moment (décembre 2005), où j’ai soumis un manuscrit en français
(« Les conséquences médicales de
l’usage du narguilé (chicha) dans le monde ») à La Presse Médicale dont il a visiblement empêché la publication. La
suite est connue avec ses prestations télévisées dans les médias
nationaux reprenant en chœur ses équations tonitruantes: 1 narguilé = 100
cigarettes puis, étrangement, seulement 40 cigarettes.
Quant au co-auteur, le Dr
Jean-Yves NAU, que je ne connaissais pas particulièrement, j’ai compris a
posteriori son association au Pr Bertrand DAUTZENBERG dans ce projet éditorial.
Le Dr NAU est journaliste au journal Le
Monde et, si j’ai bien compris, spécialisé dans les questions liées au
tabac. Par conséquent, je me suis soudain souvenu que, suite à une interview
donnée au Pr Bertrand DAUTZENBERG dans ce même journal, j’avais réagi en
transmettant à sa rédaction une critique scientifiquement argumentée des propos
tenus par le président de l’OFT (Office Français du Tabagisme). Il est apparu
que mes commentaires furent censurés. Ils ont alors fait l’objet d’un communiqué sur la censure au journal Le Monde
Or, j’ai eu la surprise,
dans le livre dont il est question ici, de retrouver des traces, non de
l’interview elle-même, ce qui eût été légitime, mais de ma propre critique
censurée ci-dessus. Je reviendrai sur ce point. Aussi, je ne pus m’empêcher de
penser à nouveau au livre de Serge Halimi, journaliste au Monde Diplomatique (Les
nouveaux chiens de garde; Raisons d’agir, 1997). En effet, ma naïveté
m’avait longtemps laissé penser que ce que j’avais lu chez ce dernier auteur,
ne pouvait avoir de réalité dans le monde de la tabacologie habité par des gens
qui tous oeuvrent pour une bonne cause : la santé publique.
En abordant le livre du Pr
Bertrand DAUTZENBERG et du Dr Jean-Yves NAU, j’étais, comme d’habitude,
prêt à me contenter de la censure habituelle qui frappe mes écrits depuis l’an
2000, date de publication de la thèse de doctorat de 420 pages sur le
sujet. Même si, en raison des scandales qu’elle a enfantés, cette censure
se lève petit à petit, la portée de mes travaux est encore et souvent minimisée
à l’extrême. Leur caractère transdisciplinaire (science biomédicales et
sociales) est délibérément ignoré. Seule, quelques tabacologues indépendants et
dignes de ce nom, ont su en deviner l’importance dès le départ, il y a 10 ans.
Par exemple, cette minimisation consiste à « signaler » souvent mes
publications (la thèse tout au plus) dans la rubrique
« Introduction » ou « Histoire », comme si je n’avais écrit
que sur l’histoire, dimension qui, en fait, ne m’a jamais paru très importante
mais qui, apparemment, obsède beaucoup d’«experts». Cette référence constante à
l’histoire leur permet d’invoquer des « mythes » (celui du filtrage
de la fumée) ; de critiquer des exemples anciens de réduction des risques liés à l’usage de substances potentiellement toxiques ; le « colonialisme » [version française] européen (surtout quand c’est un expert formé aux USA et travaillant à l’American University of Beirut avec des
fonds nord-américains, qui le dit…) et d’autres absurdités du même acabit.
Je n’ai donc pas trouvé un livre où je serais censuré dans la bibliographie
mais dans lequel, en plus d’être ouvertement diffamé par un collectif
d'organisations et de tabacologues (page 133), avec toutes les conséquences
professionnelles catastrophiques que cela implique, je « brille par mon absence »
en raison d'un pillage quasi-intégral –mais maquillé selon une technique
journalistique primaire, parfois appelée « rewriting », et qui sera
détaillée plus loin- de ma propre littérature, principalement tabacologique.
Par ailleurs, ce livre comporte une myriade d’erreurs scientifiques dont le
signalement et les observations afférentes exigeraient la production d’un
ouvrage au moins égal, en taille, au double du même livre. Par conséquent, je
me suis vu contraint de ne sélectionner, pour le moment, que quelques unes de
ces erreurs qui seront commentées ci-après dans la mesure du possible.
Par l’insistance des auteurs sur la
question de la fumée passive, ce livre est visiblement destiné au Ministère
de la Santé dans le but de fonder scientifiquement l’application de la
législation à venir aux salons de thé néo-orientalistes où l’on sert le
narguilé. Or, les auteurs sont les premiers à reconnaître que l’on ne peut
pratiquement rien conclure –en dehors du CO (monoxyde de carbone)- sur le sujet
et notamment sur ce qui touche au courant tertiaire. Les quelques mesures de CO
effectués par les équipes dirigées par le Pr DAUZENBERG rejoignent celles que
j’ai effectuées moi-même dès 1998 et que j’ai publiées dans la revue Alcoologie (1999; 21(1/83):88-9) et,
plus récemment et de manière commentée dans:
Chaouachi K. The Medical
Consequences of Narghile (Hookah, Shisha) Use in the World [Les conséquences
médicales de l’usage du narguilé (chicha) dans le monde]. Rev Epidemiol Sante Publique [Epidemiology
and Public Health] 2007;55(3):165-70. [Article in English][Epub Ahead of
print].
Quant aux mesures des
particules (nombre et taille), elles sont très différentes d’autres que l’on
trouve dans des études (non citées par les auteurs pour quelque raison) et ne
permettent pas de signaler un danger fondamentalement distinct ou supérieur à
celui déjà posé avec les bars, restaurants et autres discothèques où sont
consommées des cigarettes et autres produits à fumer.
Etrangement, à aucun
moment, les auteurs ne parlent de « distillation » comme si il était
bien établi que le processus, dans une « chicha » (et il s’agit de
tabamel, autrement dit, d’un mélange aromatisé de tabac et mélasse ou miel,
chauffé), est une combustion et que le tabac est « brûlé ». Or, il n’en
est rien. Je renvoie le lecteur à l’article cité plus haut pour des détails sur
ce point important. En effet, la rigueur scientifique impose de prêter une
grande attention car la chimie de la fumée issue d’une distillation n’est pas
la même que celle produite dans le cadre d’une pyrolyse.
Je crois avoir compris que
cette étrange insistance (les auteurs parlent même de « flammes »
quelque part…) est de légitimer l’application systématique des modèles d’études
sur la cigarette (où il y a effectivement combustion) à ceux du narguilé avec,
en conclusion, l’autorité scientifique permise pour énoncer des équations du
type 1 narguilé=100 ou 40 cigarettes selon les humeurs des experts français de
la « chicha ».
J’ai eu enfin le plaisir de découvrir qui, en France, travaille sur ce
sujet et comprendre ainsi la nature des ressorts hexagonaux, scientifique et
institutionalisée, de la censure à mon égard. Ainsi, les pages VII et VIII
indiquent [caractères mis en relief par moi-même]:
« - l'équipe de Paris sans
tabac et de l'Académie de Paris
(Pierre Birkui, Jacqueline Rubal,
Maryvonne Noël), qui est aidée par la CPAM
de Paris, le PRS Île-de-France
et la mission Addiction de la préfecture
de Paris;
-
l'équipe de l'Alliance contre le tabac
en Île-de-France (Candice Penfornis,
Tihomir latchev, Marie-Dominique Dautzenberg, Yolande LettieroL qui est
aidée par l'INPES dans le cadre du
plan Cancer, la MILDT. le PRS Île-de-France ;
- les
correspondants du projet Cannafac
dans les universités, subventionné par la MILDT
(Béatrice Lemaitre, Véronique Marie,
Delphine Couralet, Marie-Ange Testelin, Dominique Bonte);
- les
équipes de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, en particulier celle du
laboratoire de granulométrie du service d'explorations fonctionnelles
respiratoires du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière
et de l'université Paris-VI (Saint-Antoine et Pitié-Salpêtrière) qui a
effectué les mesures de la ventilation et de la fumée du tabac à chicha [Marie-Hélène Becquemin, Jean-François
Bertholon, Monique Roy) ;
- l'équipe de tabacologie de Toulouse (Aude Levant, Claudine Cabot, Michelle
Genestal, Marie Georges, François Letourmy) ;
- le
service médical du ministère de l'Intérieur (Olivier Zak-dit-Zbar);
- les
acteurs de la campagne Help Pour une
vie sans tabac de l'Union européenne, qui, par la campagne de mesure du CO à
travers l'Europe menée en 2006 et par une aide spécifique sur la chicha en
France en 2007, aident à la dénormalisation de la chicha chez les jeunes.
- à
toute l'équipe de l'Office français de
prévention du tabagisme (en particulier Joseph Osman, Pascale Sommera, Maria Oelchanidis et Lalla Traorel.
qui porte en partie le projet «chicha» »
Le titre du livre « Tout ce que
vous ne savez pas sur la chicha » montre que ses auteurs se
positionnent sans ambiguïté par rapport à un autre ouvrage existant et dont je
suis l’auteur (« Tout savoir sur le narguilé »). Cette remarque
n’est pas secondaire. Un tel choix implique que les auteurs reconnaissent
l’existence de fait d’un corpus de connaissances sur le sujet qui ferait, pour
ainsi dire, et dans une certaine mesure, autorité. Or ce livre et cette somme
de connaissances existantes, ce sont ceux que j’ai diffusés et qui sont
censurés depuis 10 ans dans le monde entier. J’en suis très honoré. Cela dit,
il est remarquable que c’est l’inverse d’une situation normale où la voix
dissidente, celle de l’opposition, tente de prendre à contre-pied la doxa
établie par l’Université et toutes les académies officielles au risque
d’excentrer l’objet de ses recherche.
Poser ainsi un problème
révèle une faiblesse méthodologique certaine de la part des auteurs. En effet,
un principe fondamental de la recherche est de centrer l’activité de
rationalisation sur l’objet à étudier. Toutes les connaissances scientifiques
accumulées (parfois au cours des siècles) sur l’objet d’une recherche sont à
passer en revue, une à une ou par blocs plus ou moins importants. Leurs auteurs
doivent alors être cités selon des règles variables mais en tout cas très
précises.
Enfin, pourquoi s’exclamer
« Tout ce que l’on ne sait
pas sur la chicha » alors le grand public est abreuvé régulièrement
d’informations « sans le moindre
doute » à leur sujet et « scientifiquement
établies » par des « études » toujours
« nouvelles ». C’est bien connu, le narguilé est très dangereux pour
la santé et beaucoup plus dangereux
que la cigarette. A tel point que les auteurs de certaines études vont même
jusqu’à proposer son interdiction pure et simple sans oser proposer le même
traitement aux cigarettes. Les intérêts économiques en jeu –tant en ce qui
concerne l’industrie du tabac que l’industrie pharmaceutique- sont désormais
clairs pour tout le monde. Le but est de ne pas entraver, au niveau
macro-économique, l’offre de nicotine et la demande de « nicotine ». Le narguilé est un trouble-fête. Un
cigarettier, un jour sollicité, répondit : « Pourquoi fabriquerais des narguilés ou les produits à fumer
correspondants si la dépendance de ses usagers est si flottante ?»
« Les textes
publiés dans cet ouvrage engagent la responsabilité des auteurs » (page 144).
On lit, p. 133, sous le titre « Sélection de sites internet » : « www.sacrednarghile.com Ce site en anglais donne des informations sur l’histoire
de la chicha et son développement. La partie médicale donne quelques
informations, malheureusement biaisées par les
diatribes de Kamel Chaouachi, qui traite tous les chercheurs de l’OMS de
«vendus» et essaie de se défendre de l’accusation qui lui est faite d’être, en
nom propre, détenteur d’un brevet pour une chicha à gaz vendue partout dans le
monde. Ce site est donc à lire avec un grand esprit critique (comme
toujours sur internet). »
1-Je suis très étonné car je n’ai jamais qualifié les chercheurs de l’OMS de
« vendus ». Je me suis contenté, comme je le rappellerai, de montrer
qu’ils ont produits deux rapports officiels sur le narguilé (1er rapport
erroné)(2ème rapport erroné) comportant des
dizaines de graves erreurs scientifiques et que ces dernières étaient dues à
une volonté délibérée de censurer des travaux pionniers et transdisciplinaires
sur le sujet et qui montrent que l’anthropologie est une clé fondamentale pour
l’analyse. Une telle dimension a été évacuée au profit d’une approche
technocratique, démesurément positiviste, brouillonne voire enfantine avec les
résultats maintenant connus.
Vraiment, mon article dans le Journal of Negative Results in Biomedicine (journal biomédical
du groupe BioMed), ne serait-il qu’une « diatribe » ? Comment
expliquer sa popularité qui le place au « hit-parade »: 7000 accès en
6 mois, sans compter quelques autres milliers vers des « sites
mirroirs » puisque, comme le personnel m’en a informé spontanément: ce
chiffre « does not include accesses
from PubMed Central or
other archive sites » .. et que, par conséquent, « the total access statistics for your
article are therefore likely to be significantly higher ». En fait, et
ce n’est pas tout, il s’agit de l’article le plus lu du journal en question depuis sa
création en 2002 . Aussi, combien je serais ravi de voir le Pr
Bertrand DAUTZENBERG et le Dr Jean-Yves NAU publier officiellement une critique
ou une dénonciation de cette « diatribe ». Mais en sont-ils
capables ?
Un chercheur
consciencieux, conscient de son métier et de son rôle dans la société, doit-il
se taire quand des “experts”
officiels désignés par l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) pour
préparer des rapports sur le narguilé (narghilé, shisha, chicha) ne savaient même pas faire la différence
entre combustion et distillation du tabac (1er
rapport erroné), entre les
divers produits utilisés (2ème
rapport erroné)[dont j’ai dû interrompre la
critique de ses 84 pages en raison de cette nouvelle « livraison »] et même entre les types de fumées (rapport erroné de l’Association états-unienne de pneumologie ? Pour ce dernier cas, j’invite le lecteur à jeter un coup d’œil à la
photographie de sa page d’introduction qui « en dit long » sur le
degré de connaissance des « experts » recrutés… Le cas de la France,
atlantisme oblige, n’est pas plus glorieux quand on voit l’affiche préparée par l’INPES (Institut
National de Prévention et d’Education à la Santé) qui montre que « nos » « experts » de « la
chicha », eux aussi, ne savent pas distinguer les textures de deux fumées
différentes…
La France, connu pour son
indépendance, n’a malheureusement pas tarder à s’aligner sur les dérives
atlantiques. Ainsi, l’INPES a publié un dossier de presse erroné à l’occasion de la Journée Mondiale
Sans Tabac 2006. Et voilà qu’en ce mois de mai 2007, les experts français de la chicha, prennent Le Pirée pour un homme et
un kébab pour un narguilé…, comme je le montre plus loin. A quand les
Sushis japonais ? Et il faudrait accepter tous ces discours, médiatisés à
outrance, et sans la moindre retenue ? Ma conscience me dicte qu’en dépit
du consensus mondial et hexagonal, il ne faut pas hésiter à dénoncer de telles
dérives et à dévoiler ce qui est caché.
2-Avec la « chicha à gaz », les auteurs
font référence à un produit commercial que je n’ai jamais vu en dehors du
prototype à la mise au point duquel j’ai participé avec enthousiasme. Je n’ai
jamais touché ni ne toucherai jamais de royalties en rapport avec le brevet
correspondant. La date de fin de ma participation est claire (15 juin 2005) et enregistrée auprès
d'un cabinet juridique dont je peux fournir les coordonnées. Bref, depuis 2 ans, je n’ai plus aucun lien
avec le projet (certainement commercial mais, aussi et surtout, de réduction
des risques) en question auquel je suis fier d'avoir participé. Allais-je accepter de rester au
purgatoire du chômage que m'imposaient ces puritains en blouse blanche, ou en
costume, en France et à l'étranger ? Je m’en suis expliqué en juillet 2006
avec mes collègues du US-Syrian
Center for Tobacco Studies qui m’avaient interpellé: Dr Maziak, Dr
Eissenberg et Dr Ward. La correspondance est disponible. J’ai publié un
communiqué, diffusé durant l’été 2006 au sein même du réseau international
d’activistes anti-tabac Globalink
Pour plus
d’informations et de détails sur les nombreuses manigances des diffamateurs
professionnels, lire (en anglais ou en français) la page intitulée « CENSORSHIP and LIBEL: E-Letter to
Tobacco Control's Editor about So-Called "Failure to Declare Competing
Interest" » à cette
adresse (ou encore sur le Site personnel de Kamal Chaouachi )
Le Pr Bertrand DAUTZENBERG et le Dr Jean-Yves NAU, qui ont pourtant beaucoup de
collègues et d’amis à l’OMS (le premier a été décoré par cette dernière), au
sein de son satellite Globalink, et dans d’autres organisations encore, se
sont en fait livrés à une diffamation en règle, qu’ils ont amplifiée par cette
publication officielle. Même les experts internationaux (USA, Syrie et Liban) à
l’origine de cette rumeur (le Dr EISSENBERG en tête suivi du Dr MAZIAK, du Dr
WARD et du Dr SHIHADEH), ont compris l’inanité de leur entreprise. Cette
dernière fut aussi relayée par la censure du Pr Simon CHAPMAN, rédacteur en
chef du journal Tobacco Control. En
effet, la popularité de la fameuse E-Letter
du 2 déc. 2004 a
certainement terni le « prestige » des « peer-reviewers »
de son journal des années durant. Cela
dit, le Dr EISSENBERG, qui était au courant depuis un an (correspondance privée
disponible), m’a simplement interpellé (le 31 mai 2007) en privé à ce sujet, et
seulement après que j’ai déclaré dans un journal biomédical, suite au déchaînement
à mon encontre, que j’étais prêt à produire une preuve faisant état de la fin
(15 juin 2005) de ma participation au projet en question. Il m’a demandé une
copie de cette preuve et je lui fournirai
volontiers les coordonnées du cabinet juridique qui la possède.
Je me serais volontiers contenté d’une absence
totale de ce livre. Car depuis 8 ans, je suis habitué à la censure, notamment
pratiquée par les « experts » états-uniens qui prétendaient
monopoliser la recherche à ce sujet. Le Dr EISSENBERG, le Dr MAZIAK, le Dr WARD
et le Dr SHIHADEH, m’ont certainement diffamé mais seulement dans le cadre d’un
cercle privé de discussion (Globalink); même si leur
avocat, le Pr CHAPMAN, rédacteur en chef du journal Tobacco Control et en même temps
responsable du Comité Politique de Globalink m’a exclu de cette
caverne… Bref, les chercheurs ci-dessus étaient trop conscients de leur
responsabilité (internationale) pour ne pas oser publier de manière officielle
des propos diffamatoires à mon encontre ou de
piller mes travaux).
Ce pas, le Pr DAUTZENBERG et le Dr NAU l’ont franchi dans
le paragraphe d leur livre (page 133) qui attaque ma dignité de chercheur et
que je considère comme diffamatoire. En plus du mensonge au sujet du brevet,
j’y suis décrit plus ou moins comme un « littéraire » qui n’a écrit
qu’une histoire du narguilé et des « diatribes » contre les chercheurs
de l’OMS. Il se trouve que j’ai une formation universitaire initiale en
sciences dures (physique, chimie, notamment) de niveau licence, un doctorat en
socio-anthropologie et un DIU de tabacologie. Du côté de l’expérience
professionnelle, je me suis frotté, dans le cadre de la gestion de projets
internationaux à l’UNESCO, à la critique philosophique des sciences et des
expertises en général.
Enfin, affirmer que le site The Sacred Narghile est en anglais alors
qu’il est notoire, depuis sa création il y a 8 ans, qu’il est en 3
langues (français, anglais et espagnol) est un mensonge dont le but est
clair : dissuader le lecteur francophone de le visiter et de remarquer
comment la partie française de ce site a été littéralement pillée par les
auteurs du nouveau livre.
J’ai cité plus haut le cas, paradoxal en soi, de l’exploitation d’un
document censuré (droit de réponse refusé au journal Le Monde) à des fins de pillage, même partiel. Ce n’est pas la
première fois que je suis victime de pillage ou de plagiat. Comme il s’agit
d’un sujet très « spécial », j’ai obtenu gain de cause à chacune de
mes réclamations. Pour ne prendre qu’un exemple sans lendemain mais récent et
non sans relation directe, j’ai fait remarquer à la journaliste qui a
interviewé le Pr DAUTZENBERG dans les colonnes du Parisien (24 mai 2007), sous le titre «Fumer un narguilé, c’est
fumer deux paquets de cigarettes», que l’une de ses phrases était un plagiat
d’un passage de mon livre de 2002, ce dont elle s’excusa en déclarant qu’elle
l’avait trouvée « sur internet »...
Ce qui est regrettable dans le cas qui se présente
à moi avec cet ouvrage, c’est qu’il s’agit d’un livre publié par deux
personnalités du monde scientifique médical et médiatique. Je suis resté
bouche-bée par l’ampleur de l'entreprise de pillage. A mon avis, il tient plus
qu’à une simple paresse intellectuelle d’individus qui, en dépit de leur
alignement atlantiste dans le domaine de la lutte contre le narguilé, ne
maîtrisent visiblement pas l’anglais de manière suffisante. En effet, je
constate avec amertume qu’au lieu de me remercier d’avoir rendu disponible, en
France et en français, toute cette littérature tabacologique (publications,
mises au point, reviews, critiques publiées sur la Toile), soit, au total, des
centaines de pages, j’ai été littéralement pillé, en plus d’être attaqué
personnellement dans ma dignité de chercheur, comme je l’ai dit plus haut, sans
parler de la censure totale dont je souffre professionnellement dans le pays de
Voltaire.
1- Nul besoin de comprendre pourquoi mes écrits sont absents de la
bibliographie. En effet, ma littérature tabacologique sur le sujet se trouve en
filigrane tout au long de l’ouvrage du Pr DAUTZENBERG et du Dr NAU.
2- L’usage du mot « chicha » dans ce
livre n’est pas innocent. L’argumentation (page 3) développée pour justifier
l’emploi soudain de ce mot (qui ne figure cependant pas dans les dictionnaires
français, contrairement à « narguilé » ou « narghilé »)- et
comme si ses auteurs s’adressaient à un lectorat arabophone-, tient en fait à
la volonté de dissimuler et maquiller toutes les bribes de pillage disséminées
du début à la fin du manuscrit. Ces dernières auraient été plus aisément
repérables si le mot « narguilé » avait été utilisé.
3- Ma littérature
tabacologique est connue pour être extrêmement riche de tous points de vue: de
mon livre de 1997 ; au mémoire du DIU [Diplôme Inter-Universitaire] de
tabacologie (1997-1998) ; à l’article dans Alcoologie (1999) ; à la thèse de doctorat (420 pages) ;
à la Tétralogie
Narguilé et Santé (environ 60 pages
publiées en italien et dont l’essentiel du texte, mis à jour et en français, a circulé pendant
6 mois (juin 2006 à janvier 2007) au sein de la Rédaction de la revue Alcoologie et Addictologie et entre les mains de deux « lecteurs » qui l’ont censuré sans
aucun argument scientifique, contre l’avis de deux autres lecteurs, objectifs,
lesquels ont défendu sa publication) ; à l’article du Courrier des Addictions (2004) ; à l’article dans la Revue d'Epidemiodologie et de Santé Publique intitulé en français « Conséquences médicales de l’usage du narguilé (chicha) dans le
monde » ; à la Critique du premier rapport de l’OMS. Toute cette littérature, principalement en français, est la quintessence
d’un travail personnel de fond, jamais rémunéré, que j’ai réalisé depuis une
dizaine d’années à partir d’un corpus très important d’études originales
lesquelles, dans leur très grande majorité, sont en anglais. Comme je le montre
plus loin, les auteurs du livre n’ont en général pas lu les études qu’ils
citent, de manière erronée la plupart du temps. Je crains que ce type de faute
correspondent à ce que les chercheurs anglophones qualifient très gravement de
« Scientific Misconduct ». L’explication que j’ai trouvé à des
agissements aussi surprenants est assez simple. Les auteurs du livre se sont
contentés de lire les documents ci-dessus, en français, et de piller tous mes
résumés, si pratiques, en les maquillant selon la technique donnée plus loin.
Les exemples sont extrêmement nombreux et disponibles. Malheureusement, je ne
pourrai en citer que quelques uns dans la version présente de ce
compte-rendu.
4- Le 30 mars 2006, la
revue La Presse
Médicale me retournait mon manuscrit (« Conséquences médicales de l’usage du
narguilé (chicha) dans le monde ») en français accompagné des
commentaires du lecteur anonyme. Cependant, à partir de mes propres enquêtes et
de divers indices très forts qui pourraient avoir la force de la preuve si
nécessaire, il s’agit visiblement du Pr Bertrand DAUTZENBERG. Naïvement,
j’ai répondu à ces commentaires qui ont été visiblement exploités dans ce
livre. Par exemple, une objection du lecteur anonyme était : « La «profondeur de l'inhalation» et la
volume de tabac fumée n'est pas évoqué alors qu'il est considérablement plus
élevé qu'avec la cigarette (Plus de 100
fois plus de volume de fumé tiré d'une chicha que d'une cigarette). »
Or, à la même époque, le 5 avril 2006 exactement, le Pr Bertrand DAUTZENBERG,
le seul tabacologue à jamais le faire en France, déclara dans les médias au
sujet du narguilé, et notamment sur France 5 : « 1 narguilé=100
cigarettes ». Le lecteur est invité à lire le communiqué: "Blouses
blanches et narguilé: mise en scène de la "science" à l'écran de
France 5" . La comparaison entre les
autres commentaires, que j’épargne pour le moment au lecteur, et les
« arguments » développés dans le livre révèlent que le pillage
intellectuel est une tâche fastidieuse…
Le manuscrit avait été
soumis au journal La Presse
Médicale au mois de décembre 2005. Il est resté bloqué au sein
de sa rédaction pendant 3 mois, temps pendant lequel il a circulé entre les
mains du lecteur qui l’a censuré. J’ai été contraint de traduire en anglais
l’article original et le soumettre, avec tous les contretemps que cela
implique, à la RESP (Revue d'Epidemiodologie et de Santé
Publique) qui publie des études dans les
deux langues.
5- Piller ce que Kamal
Chaouachi a gracieusement mis en ligne sur le premier site d’informations sur
le narguilé (The Sacred Narghile) depuis 2001. Ce site a été notamment utilisé comme moyen de résistance à
la censure mondiale exercée par les chercheurs anglophones qui prétendaient
avoir le monopole de la recherche dans ce domaine. Ils ont malheureusement
échoué sur l’autel de leur propre censure (1er
rapport erroné de l’OMS)(2ème
rapport erroné de l’OMS). Par conséquent, ce nouveau
livre se présente comme le résultat d’un regrettable alignement atlantiste sur
des thèses qui ont fait leur temps, période tragiquement assez longue pour
créer toute la confusion à laquelle on assiste aujourd’hui.
D’autres méthodes et artifices ont été mis en
œuvre. Cependant, je ne peux pas les mentionner pour le moment. Je montrerai
que malgré le déploiement de moyens aussi importants (voir également, plus
haut, la liste des personnes et organismes qui ont collaboré à l’entreprise de
lavage des cerveaux français), le pillage a échoué et que des excès ont été
commis. Ainsi, contrairement à un lecteur ordinaire (quand bien même il serait
tabacologue), il m’est très aisé de reconnaître très rapidement les endroits
pillés et qui me concernent directement. Par exemple, quand je vois
mentionnées, là, des études que seul, je citais dans mes travaux (certains, par
ailleurs censurés, il faut le souligner).
Comme le pillage maquillé apparaît à présent dans de très nombreuses pages
de ce livre, il m’a semblé utile de montrer au lecteur la technique utilisée
grâce à un exemple tiré de la page 4 au sujet des origines de l’objet. Cette
technique, appelée parfois « rewriting » dans le milieu journalistique,
a également été mise en œuvre pour les questions relevant de tabacologie
médicale. La matière première était formée de l’ensemble de mes manuscrits
rédigés, publiés ou censurés (après avoir été parfois
« pire-reviewed ») au cours de ces dernières années. Comme je ne suis
pas médecin, une telle opération peut ne pas contribuer à rehausser le prestige
scientifique des auteurs qui, eux, le sont. Nous verrons comment cette même
technique, associée à un abus de confiance en soi, a conduit à une farce quand les pilleurs, piégés, ont pris Le Pirée
pour un homme et confondu une chicha avec un kébab…
J’indique ci-après, à l’encre bleue, les « retouches » opérées
par les auteurs du livre. Je ne n’ai choisi que le paragraphe traitant de
l’Afrique. Il est évident que des copie-et-patés croisés ont été opérés pour
les divers paragraphes traitant des autres régions du monde.
Le lecteur intéressé par ce type de pratique dont
j’ai dû souffrir pendant 8 années, pourra aussi se reporter au site géré par Mr
Basset, qui fait une publicité aveugle aux expériences reprises dans le livre
du Pr DAUTZENBERG ET du Dr NAU, et qui a même l’audace d’avoir protégé
« sa » production intellectuelle auprès d’un huissier avec « horodatation »…
http://www.tabac-stop.net/narguile_histoire.html
http://www.tabac-stop.net/copyrightfrance.html
-D’emblée, je soulignerai que les données officielles sur le tabagisme
passif connu (celui dû à la cigarette principalement), particulièrement en
France, sont souvent exagérées.
-Les pages sur le tabagisme passif passent sur
des faits connus et ignorent les études-clés. La conclusion est que la fumée
tertiaire serait la plus dangereuse mais qu’on ne sait rien sur elle. Aussi, je
me pose la question : pourquoi tant de tapage médiatique dans ces
conditions ?
-Je trouve assez surprenant qu’un pneumologue ne
mentionne pas des substances connues (certaines irritantes) de la fumée comme
les aldéhydes, les radicaux libres, les composés phénoliques et d’autres, sur
lesquelles il existe des données scientifiques. Par exemple, certains irritants
majeurs -comme l’acroléine, l’acétaldéhyde, le formaldéhyde- dont certains sont
(co)-cancérogènes, sont apparemment bien filtrés. C’est d’ailleurs un fait qui
explique en partie la vaste acceptation sociale du narguilé. A mon avis, le discours
de la peur est contre-productif. Heureusement, comme le polonium 210 pourrait
bien être plus filtré dans le cas du narguilé que dans le cas de la cigarette, la France a échappé à la menace
radio-active posée par la « chicha ».
Tabamel, etc. 2 pages de pillage. Sans commentaires.
Je crains que sur cette question, les auteurs ne prennent des vessies
pour des chandelles. Hoffmann (1960) n’a pas utilisé « 10 g de tabac à
chicha » (c’est à dire 10 grammes de tabamel) mais seulement une quantité
de 2,2 g et qui n’était pas du tabamel mais du tumbâk, par dessus le marché… Il
apparaît donc que les études n’ont pas été lues. Les auteurs se sont
basés encore une fois sur mes propres travaux de synthèse en français, publiés
ou censurés. Les preuves sont disponibles d’autant plus que je suis le seul,
qui plus est en français, à avoir fait la mise au point sur les études de
Hoffmann, Rakower, et d’autres.
Les auteurs concluent en
considérant l’étude de Shihadeh –qui rapporte des taux énormes de goudrons-
comme la plus plausible alors qu’elle est la plus biaisée, ainsi que je
l’ai montré, notamment, dans la Critique du premier rapport de l’OMS
Tout cela pour conclure le
chapitre avec une équation massacrante (en caractères gras): un narguilé=26 cigarettes…. Les
chiffres semblent varier de manière astronomique. Ici 26 cigarettes, là 2
paquets de cigarettes, auparavant 100 cigarettes. Par ailleurs, les auteurs
accusent un effroyable « décalage » de 8 paquets de cigarettes avec
les mêmes chercheurs cités pêle-mêle dans le livre : Shihadeh, Maziak et
autres. Voir : One Hookah Would Equal 200 Cigarettes (en FRANÇAIS automatique)
Malheureusement, il s’agit, pour s’exprimer vulgairement, d’une partie
« sans queue ni tête ». Je crois que le Dr EISSENBERG, spécialiste de
cette question, partagerait mon avis. Je reconnais bien évidemment une forme de
pillage maquillé et ma propre « prose » dans la description, entre
autres, de l’expérience de Shafagoj (2002) sans parler de l’étude de Behera,
visiblement non lue. Par ailleurs, l’honnêteté scientifique impose, quand on
donne une nouvelle forme à un tableau extrait d’une étude, de citer les sources
de ses données. Ceci n’a pas été fait. Cependant, un spécialiste de la question
reconnaît de suite celui de Shihadeh (2003).
Je me permettrai, compte-tenu du grand nombre d’erreurs dans ce livre, de
renvoyer, dans un premier temps, le lecteur à ma critique (qui aborde en
partie cette question):
Blouses blanches et narguilé: mise en scène de la
"science" à l'écran de France 5
Mais aussi au numéro qui scelle la Tétralogie Narguilé
et Santé
Les auteurs évoquent étrangement des usagers qui « fument à
l’européenne », en contradiction avec toutes les données de la littérature
anthropologique et tabacologique mondiale. Il y aurait ainsi un mode de fumer
« oriental » opposé au mode de fumer "occidental". Ce sont
là de regrettables inepties anthropométriques qui, relayées par tous les médias
français, illustrent, encore une fois, l'irresponsabilité des
"experts".
-Pages 30-31 : « L’élévation
du taux de CO expiré est aussi établie chez les personnels qui préparent des
chichas dans les cafés spécialisés. Une étude menée sur 100 employés
travaillant dans ces bars à chicha note que les taux de carboxyhémoglobine
s’élèvent de 4% au cours d’une journée de travail ». Un tableau est
fourni…
Or, je suis le seul chercheur à avoir jamais cité
cette étude dans le contexte du narguilé:
Madani
et al. Occupational Exposure to Carbon Monoxide during Charcoal Meat Grilling. Sci
Total Environ 1992 (Apr);114: 141-7)
notamment dans le cadre du cours annuel donné au
public de médecins du DIU (Diplôme Inter-Universitaire) de Tabacologie, le 13
janvier 2007 (diapositive 27 sur les niveaux de COHb comparés. Disponible
sur le site de la bibliothèque de l’Université Paris-Sud).
Je tiens à souligner, à ma décharge, que je n’ai
jamais eu l’intention, même ludique, de « tendre un piège » à
quiconque en citant une telle étude. Le but était purement pédagogique :
donner une image relative à d’autres pratiques quotidiennes au Moyen-Orient qui
peuvent s’apparenter, uniquement du point physiologique des taux d’hémoglobine
oxycarbonée, à celle de fumer le narguilé. L’étude
en question portait donc sur les préparateurs (fumeurs de cigarettes ou
non-fumeurs) de kébab et autres viandes grillées… et qui, toute la journée,
sont exposés au CO produit par le charbon de bois des braseros, pas celui des
narguilés… Dans ces endroits d’ailleurs, le narguilé n’est en général pas
servi…
Combien de fois ai-je averti mes collègues du monde
entier –à commencer par les experts de l’OMS chargé du narguilé- que ce champ
d’études est parsemé de « peaux de bananes ». Beaucoup commencent
maintenant à me croire outre-atlantique. Mais nul n’est prophète dans le pays
de Voltaire.
L'entreprise de pillage fut donc maladroite et
comique à la fois puisque les auteurs du livre n’ont apparemment pas compris,
ne serait-ce que l’abstract (résumé) même, de l’étude correspondante. Ils
déclarent ainsi, avec l’assurance la plus ferme, qu’il s’agissait de
« personnels qui préparent des chichas ».
-Enfin, toujours à la page 30, le paragraphe sur le
Pakistan est un exemple éloquent de pillage. Globalement, les études
mentionnées ne sont visiblement pas lues. Elles sont citées parce que Kamal
Chaouachi les a citées et commentées, en français. Un point, c’est tout.
-A la même page, on
lit au sujet du CO (monoxyde de carbone) alvéolaire: « soit une hausse légèrement supérieure para rapport à ce qui a pu
être observé en Syrie lors d’études similaires ». Or, les études en
question ne sont pas citées. Et pour cause, elles n’existent pas… Encore une
fois, il s’agit d’un pillage de ma critique envoyée au journal Le Monde (censurée) où travaille
(il est important de le souligner) l’auteur, médecin et journaliste, le Dr Jean-Yves
NAU, et où j’ai écrit:
« Cependant, le chiffre annoncé de 80
ppm est visiblement exagéré. Une étude menée au Moyen-Orient sur 26 sujets par
l’équipe internationale la plus en vue dans ce domaine (6), relève les taux
suivants : 6,8 ppm (avant la fume) ; 28,2 ppm (après la fume).
Dans une étude précédente (7), la même équipe avait relevé: 5,6 ppm (avant la
fume) ; 36,3 ppm (après la fume). » Et où la référence (6) est
donnée: Syrian Center for Tobacco Studies: www.srnt.org/pubs/nl_05_06/news.html
On lit (page 40): « Un
travail sur ce thème [la dépendance] a toutefois été conduit à Beyrouth »
(p. 40) alors que si ils avaient réellement lu cette étude, ils auraient
constaté qu’elle concernait la Syrie et que Beyrouth n’est pas encore la
capitale de ce dernier pays… La suite du commentaire fait référence à une
autre étude qui n’est pas citée.
Il y a donc une complète confusion (due au pillage
lui-même puisque les auteurs n’ont pas lu les études qu’ils citent (et à tort
souvent).
« La dépendance à la chicha, quand
elle existe, peut avoir –de la même manière que la dépendance aux autres
tabacs fumés- une composante sociale et psychologique. » (p.40) |
Pillage maquillé. Il était plus simple de
citer. Mais peut-on citer le Diable ? |
« La
quantité de nicotine produite au cours d'une séance… » (page 41) |
« Le président de l'OFT (Office français de
prévention du tabagisme), interrogé sur cette question affirme que
« le taux de nicotine, filtrée par l'eau, est moindre que dans les
cigarettes ». Il n’est pas nécessairement moindre. Il peut égaler la
quantité produite par une ou deux cigarettes si l’on se base sur les
rendements de machines à fumer ou obtenus en laboratoire (2, 3). Cependant,
un fumeur, particulièrement un ex-usager de cigarettes, est capable, en
adaptant inconsciemment sa fume, de tirer d’un narguilé toute la nicotine
dont son corps a besoin (« titrage »), autrement dit, celle que
pourrait lui procurer quotidiennement l’équivalent intégré d’un paquet ou
plus de cigarettes. » |
Pharmacocinétiques comparées de la nicotine
(page 41-42) |
Inspiré directement
du cours donné au public de médecins du DIU (Diplôme Inter-Universitaire) de
Tabacologie le 13 janvier 2007 (notamment la diapositive 26 sur les
pharmacocinétiques comparées cigarette/narguilé de la nicotine). Disponible
sur le site de la bibliothèque de l’Université Paris-Sud. |
> Comme je l’ai dit, j’ai mesuré moi-même, il y a 10 ans, le taux de CO
(environnemental et alvéolaire) dans des salons néo-orientalistes :
Pour le CO expiré, des
mesures récentes (fumeurs plutôt «lourds») révèlent un taux, autour de 14 ppm
(Shafagoj 2002b). Nous avons personnellement effectué des mesures dans les
salons néo-orientalistes à la mode et directement sur des fumeurs exclusifs et
mixtes (Ch. 1999). Les niveaux varient énormément, grosso modo de 10 ppm à 60
ppm (parties par million), en fonction de l’aération et surtout, des diverses
manières de fumer, notamment de la profondeur de l’inhalation.
La
majorité des références bibliographiques données (page 52) sont fausses et
tout est mélangé. Shihadeh est pris pour Zahran, etc.
Voici une manière de parler de Kamal Chaouachi sans le dire. Cela dit,
qu’apprenons-nous : « En
brûlant, le gaz produit entre autres des particules et du monoxyde de carbone
(CO) ». Un gaz qui produit un autre gaz (ici, le CO) ? Pas très
clair…
Alors que les « experts » français de la
chicha diabolisent cette dernière quand aux niveaux de CO, et ce, du début à la
fin du livre, pourquoi, dans l’expérience (qui est en plus photographiée), n’ont-il
pas mesuré le CO alvéolaire (dans les poumons) de l’usager ? Serait-ce un
tabou ? Soit on parle de tout, soit on ne parle de rien. Ce qui me laisse
penser à une volonté supplémentaire d'attaque personnelle et d'atteinte à ma
dignité de chercheur.
On lit aussi: « La conclusion à tirer » que « la consommation de
chicha devrait au minimum être exclusivement pratiquée dans les pièces bien
aérées ou encore en plein air, comme dans les pays du Moyen-Orient » est,
comme je l’ai dit, directement tirée de l’article :
Chaouachi
K. The Medical Consequences of Narghile
(Hookah, Shisha) Use in the World [Les conséquences médicales de l’usage du
narguilé (chicha) dans le monde]. Rev
Epidemiol Sante Publique [Epidemiology and Public Health] 2007;55(3):165-70.
[Article in English][Epub Ahead of print].
y compris dans sa version originale censurée de La Presse Médicale.
En effet, pour la première fois dans la
littérature biomédicale correspondante, un chercheur (moi-même) soulignait
qu’une différence entre les salons en France et au Moyen-Orient est le degré de
ventilation. Cette idée est maintenant reprise plusieurs fois par les auteurs
du livre avec la sombre fierté si propre aux pilleurs.
Le paragraphe (page 46) sur l’hémoglobine
oxycarbonée, renvoie à la note 26 qui correspond à l’étude de Shihadeh, ce qui
constitue une erreur très grave. L’étude correspondante n’a donc jamais été
lue. Le paragraphe a été pillé.
Enfin, n’évoquons pas le cas de la « chicha
électrique »...
Page 35. Le premier paragraphe est un pillage. Passons.
Un tableau est sensé comparer (narguilé/cigarette)
des taux de métaux lourds. Pour commencer, on trouve mentionnés la nicotine,
les goudrons, le benzo[a]pyrène et le monoxyde de carbone qui, comme beaucoup
de non-scientifiques le savent, ne sont pas spécialement des métaux et encore
moins « lourds »… Passons sur ce détail.
La « teneur
pour une cigarette correspondant à environ 1g de tabac » (colonne de
droite du tableau) renvoie à la note numéro 15 qui est celle de la fameuse
étude de Hoffmann de 1963. Or, il n’en est rien. Il s’agit d’un détournement
d’une autre étude: Hofmann (Tobacco smoke
components. Letter to the Editor. Beitrage zur Tabakforschung International 1998; 18:49-52) et donc, d’une
Lettre à la Rédaction, par Hoffmann, certes, mais de l’année 1998, soit 35 ans
plus tard.
Shihadeh (source des chiffres du tableau) la
rapporte lui-même de chez Jenkins (2000). Or, les cigarettes ont beaucoup
changé entre temps et Hoffmann lui même l’a montré dans une excellente étude de
1997 dont j’épargnerai au lecteur les détails maintenant. En bref, la
comparaison d’une expérience avec un narguilé en 2003 (par Shihadeh)
avec une cigarette de 1963, serait, même si l’erreur (encore une fois due au
pillage) n’en était pas une, méthodologiquement inacceptable. Passons encore
une fois sur ce grossier « détail » et analysons les chiffres du beau
tableau fourni.
En caractères gras, les auteurs annoncent que « la teneur de la fumée de chicha en
béryllium […] est plus élevée que celle de la fumée de cigarette ». La
science a encore une parlé. Or, ce résultat est complètement faux. C’est
l’inverse qui est vrai. Selon l’expérience relatée (Shihadeh 2003, en se basant
sur la cigarette de Hoffmann), la teneur pour cette dernière est de 300 ng, soit environ 5 fois celle de la
« chicha » du Pr DAUTZENBERG et du Dr NAU de 2007.
Enfin, aucun regard
critique n’est porté sur les chiffres tirés aveuglement de l’étude de Shihadeh.
Cette dernière rapporte des taux énormes de goudrons. Pour les auteurs du
livre, c’est évidemment la plus plausible alors qu’en fait, cette étude est
l’une des plus biaisées de l’histoire de la recherche sur le narguilé ainsi
que je l’ai montré, notamment, dans la Critique
du premier rapport de l’OMS
La majorité des références bibliographiques données (page 52) sont
fausses et tout est mélangé. Je ne citerai que deux exemples:
1-Dire (outre mon pillage continuel) que « D’autres études concluent à un excès
de maladies des artères coronaires chez les fumeurs » (p. 45) en
citant Hoffmann (1963), relève d’une ’ignorance la plus totale.
2-Au bas de la même page, Les auteurs
« commentent » (il s’agit en fait d’un pillage intellectuel de mon
analyse) une étude de Shafagoj qu’ils attribuent à Al-Kubati (orthographié
« Al-Kubatiab » peut-être parce que le pillage de mes critical
reviews est apparemment une tâche pénible…)… Cette dernière étude est
d’ailleurs, au passage, d’une médiocrité méthodologique notoire.
On nous parle de l’étude de Kiter sur la « chicha ». Le pillage est d’autant plus manqué
(Les auteurs pensaient qu’il suffirait de remplacer «narguilé» par «chicha»
pour que « ça marche »…) que Kiter ne traitait pas de tabamel
avec « chicha » mais de narguilé (« nargile » pour être
plus précis, avec l’orthographe turque) et avec du tumbâk (nommé, pour des
raisons historico-linguistiques « jurak » en turc) qui est du tabac
pur, pas du tabamel… Cela n’a aucun sens de parler de «chicha» ici.
Citer Shihadeh à l’appui d’un paragraphe sur les cancers du poumon et de la
vessie est une grosse ineptie qui aurait pu être évitée. Les études
correspondantes, loin d’établir des faits, n’ont jamais été lues par les
auteurs.
Assimiler la «chicha» à la pipe à eau chinoise est le sommet de la
confusion. Citer Qiao 1989 à l’appui d’un supposé risque de cancer du
poumon est d’une incongruité voire une ineptie regrettable.
Or, je disais déjà, dans la thèse de doctorat (et dans la tétralogie Tétralogie Narguilé
et Santé et ailleurs) que: En
Chine, l’une des formes prises par le narguilé chinois en usage est celle d’une
pipe à eau métallique portative et de taille très réduite. L’autre forme est
celle d’un bambou partiellement rempli d’eau et fermé à une extrémité. A
l’autre, l’usager applique la bouche pour inhaler la fumée. Cette dernière
provient d’un fourneau de petite taille planté dans la partie inférieure et
externe du corps de la pipe après avoir baigné dans le liquide. Dans ce pays,
une recherche menée par Qiao s’était intéressée au rapport entre l’exposition
au radon et à l’usage du tabac auprès d’ouvriers de mines d’étain dans la
province du Yunnan [QIAO]. Ces derniers sont des usagers de la pipe à eau
caractéristique de leur région à 91%. L’étude conclut à un accroissement du
risque du cancer du poumon chez ces fumeurs, au double en comparaison avec les
non-fumeurs. L’étude ne révèle pas si les sondés étaient d’ex-fumeurs de
cigarettes ayant cessé cette dernière pratique ou y ayant substitué celle du
narguilé, donnée en fait très importante s’il fallait chercher des
corrélations. D’ailleurs, Qiao reconnaissait que l’évaluation de l’usage du tabac
était très difficile en raison de la vaste panoplie de produits du tabac et
parce que la majorité des cas (97%) et des contrôles (95%) était composé
d’(ex)-usagers du tabac sous une forme ou sous une autre.
Pour expliquer ces
résultats, nous supposions une combinaison cancérigène résultant d’une
interaction entre le radon et le tabac que la pipe à eau chinoise ne
pourrait filtrer [thèse]. En effet, les ouvriers concernés sont exposés sur
leur lieu de travail aux composants du tabac et aux poussières de la mine, au
radon et à l’arsenic. De même le sont-ils à d’autres éléments de l’importante
pollution locale comme l’arsenic, une fois encore, et l’anhydride sulfureux.
Sur la même population, une autre expérience menée par une partie de la même
équipe sous la direction de Xuan montra alors que le taux élevé du cancer
du poumon chez ces ouvriers est due à l’exposition combinée au radon, à
l’arsenic et à la fumée du tabac [XUAN].
L’étude
correspondante précisait aussi que les fumeurs consommaient des cigarettes ou
la pipe à eau ou, encore, les deux simultanément. Enfin, au terme d’une autre
recherche, Lubin conclut que l’usage du tabac sous forme de cigarettes est
peut-être plus nocif, en termes de risque de cancer pulmonaire, que de fumer la
pipe et notamment la pipe à eau [LUBIN]. Plus récemment encore, Hazelton
aboutit à des conclusions similaires : la pipe à eau en bambou ou la pipe
à long tuyau réduirait les risques de cancer du poumon en comparaison de ceux
causés par la cigarette, à consommation de tabac égale [HAZLETON]. Hazelton
confirme que l’interaction arsenic-tabac est « très importante ».
QIAO YL, Taylor PR, Yao SX, Schatzkin A, Mao BL, Lubin J, Rao
JY, MacAdams M, Xuan XZ and Li JY. Relation of radon
exposure and tobacco use to lung cancer among tin miners in Yunnan Province,
China. Am J Ind Med
1989;16(5):511-21.
XUAN XZ, Schatzkin A, Mao BL, Taylor PR, Li JY,
Tangrea J, Yao SX, Qiao YL, Giffens C, Mac Adams M. Feasibility of Conducting a
Lung-Cancer Chemoprevention Trial among Tin Miners in Yunnan Province, Republic
of China. Cancer Causes Control 1991 May, 2;
3:175-82.
LUBIN JH, Li JY, Xuan XZ, Cai SK, Luo; Yang QS, Wang JZ, Yang L; Blot WJ.
Risk of lung cancer among cigarette and pipe smokers in southern China. Int. J.
of Cancer 1992; 51 (3)3: 390-5.
HAZELTON, W. D., Luebeck, E. G., Heidenreich, W. F. and Moolgavkar, S. H.
Analysis of a Historical Cohort of Chinese Tin Miners with Arsenic, Radon,
Cigarette Smoke, and Pipe Smoke Exposures Using the Biologically Based
Two-Stage Clonal Expansion Model. Radiat.
Res. 2001, 156: 78-94.
Une étude mentionne l’Egypte alors qu’il s’agit de l’Arabie... Passons… En
Arabie, El-Hakim et Uthman ont analysé trois cas: deux de carcinome cellulaire
squameux (« squamous cell carcinoma ») et un de kératoacanthome
(« keratoacanthoma ») situés sur la lèvre inférieure de « biens
connus » fumeurs de « shisha » et « goza ».
Par conséquent, les auteurs n’ont jamais lu cette
étude alors que ses auteurs distinguent déjà « shisha » et
« goza », réduites dans leur livre à « chicha ».
Quant à la chicha au Yémen, on voit bien que l’étude n’a pas été lue non
plus. L’objet en question est la madâ‘a, complètement différent de la
« chicha » : le produit fumé n’est pas du tabamel mais du
tutun !
Citer Shihadeh à l’appui d’un paragraphe sur les risques infectieux est une
monumentale ineptie qui aurait pu être évitée, en tout cas jamais égalée, en
taille, dans l’histoire de la recherche dans ce domaine. Les études
correspondantes, loin d’établir des faits, n’ont visiblement jamais été lues
par les auteurs. Le paragraphe est bien sûr un pillage maquillé.
Une étrange insistance sur ce thème. La question du nouveau-né n’a rien de
vraiment différent avec l’effet des cigarettes. Par ailleurs, le chercheur cité
(Nuwayhid), qui a étudié un échantillon de 106 femmes fumeuses de narguilé
durant leur grossesse, reconnaît honnêtement que les purs effets du narguilé sont difficiles à mesurer parce que la
plupart des usagers concernés consomment aussi des cigarettes ou sont
d’ex-fumeurs de ces dernières. Le chercheur reconnaît honnêtement qu’il est
également difficile d’estimer le nombre de narguilés fumés par jour, la quantité
de tabac consommé, la nature de ce dernier (tabamel ou tumbâk), la longueur du
tube, du narguilé, le taux de monoxyde de carbone, etc. variant aussi. Il
faudrait également mentionner le type de charbon.
Nuwayhid IA, Yamout B, Azar G, Kambris M,
Narghile (Hubble-Bubble) Smoking, Low Birth Weight, and other Pregnancy
Outcomes, Am J Epidemiol 1998;148 (4):375-83.
Citer l’OMS à l’appui de l’affirmation (reprise également p. 69) selon
laquelle « la chicha concerne plus
de 100 millions de personnes dans le monde » est une sottise de la
taille de cette agence des Nations Unies (et des erreurs contenues dans son 1er rapport
erroné et son 2ème rapport erroné), qui aurait pu être
évitée. La source de ce chiffre est, suite à ma thèse, un chiffre indiqué il y
a 8 ans sur le diabolique site The Sacred Narghile , le plus haï des
fanatiques anti-tabac mais aussi le plus pillé apparemment...
Les études correspondantes, loin d’établir des faits, n’ont jamais été lues
par les auteurs.
« alors que
l’OMS recommande de ne pas dépasser 25µg/m3 de poussières de moins de 2,5µg de
diamètre (PM2,5), l’air des bars à chicha peut contenir 10 à 30 fois plus de
particules que cette recommandation. »
J’ai fait une mise au point dans le numéro qui scelle la Tétralogie Narguilé
et Santé pour Tabaccologia. J’ai écrit
notamment :
En Egypte, des
chercheurs se sont intéressés aux particules de plus de 2,5 microns de la phase
particulaire de la fumée (16). Ils ont effectué des mesures dans des cafés,
ouverts et fermés, du Caire et de Giza, dans lesquels on fume la shisha. Ils
ont relevé des taux moyens sur 8 heures de 56,5 ug/m3 (SD=20,3). Dans les lieux
fermés abondamment fréquentés pendant les nuits du Ramadan, les chiffres sont
beaucoup plus importants : 141,6 ug/m3 (SD=55,2), soit 9,4 fois le niveau
EPA. Ce sont des résultats non encore publiés mais l’on peut déjà observer que
les fumées de cigarette et narguilé étaient probablement mélangées. Si les
chiffres dépassent certainement le niveau d’une bonne qualité d’air (0-15
ug/m3), ils restent en dessous du niveau d’alerte (151-250 µg/m3). Par
ailleurs, si l’on compare ces chiffres à ceux d’une étude de l’INC (17) dans
des lieux publics en France, ils sont inférieurs au niveau moyen dans des
restaurants (188 µg/m3), des brasseries (252 µg/m3), des bars (625 µg/m3) ou
encore des discothèques (1787 µg/m3).
Si les
chiffres dépassent certainement le niveau d’une bonne qualité d’air (0-15
ug/m3), ils restent en dessous du niveau d’alerte (151-250 µg/m3). Par
ailleurs, si l’on compare ces chiffres à ceux d’une étude de l’INC dans des
lieux publics en France, ils sont inférieurs au niveau moyen dans des
restaurants (188 µg/m3), des brasseries (252 µg/m3), des bars (625 µg/m3) ou
encore des discothèques (1787 µg/m3)
INC
(Institut National du Cancer). Etude sur le
niveau de pollution par la fumée du tabac sur différents lieux de travail y
compris ceux accueillant du public. 2005, 6 pages.
Tous les avertissements ne sont pas adaptés pour le narguilé.
-Dire : « Fumer créer une forte dépendance, ne
commencez pas » mériterait d’être revu ou, voire, n’a pas de sens.
-Dire : « La
fumée contient… des nitrosamines, du formaldéhyde et du cyanure
d’hydrogène » alors qu’il n’y a pas vraiment d’étude sur le sujet et
que le formaldéhyde est hydrosoluble…
En bref, il faut faire attention avec la langue
de bois…
-« Combien
savent faire la différence entre la toxicité de la cigarette et celle de la
chicha » ?
Faut-il rire quand les experts français
matraquent la raison du citoyen avec des équations massacrantes et des
argumentations aussi erronées ?
-« Le
développement de programmes de recherche…. afin que l’information corresponde
le mieux possible à la réalité scientifique »
Faut-il rire quand des modèles d’étude de la
cigarette sont plaqués, par des experts sur le narguilé: 1 narguilé = 40
cigarettes (ou 200 pour leurs collègues USA-Moyen-Orient) ?
-Faut-il pleurer ou être très inquiet quand on
lit : « D’ores et déjà, un risque de conflit politique se profile avec l’arrêt
de l’activité des bars à chicha au 1er janvier 2008 » ?
Les auteurs révèlent eux-mêmes qu’ils jouent,
tels des apprentis-sorciers, avec la cohésion sociale. Cette attitude est
inadmissible.
1-Les paquets de tabamel n’indiquent pas (dans leur très grande majorité),
la mention du rendement en CO (monoxyde de carbone) comme l’affirment les
auteurs page 74.
2-Le tableau de projet de normes de fumage est
complètement incohérent et contient de graves erreurs qu’il importe de dénoncer
avec la plus grande vivacité.
Donner ces produits à des fumeurs mixtes cigarettes-chicha ? Quelle
est la différence ? S’agit-il d’un nouveau marché de consommateurs
potentiels ?
Ces produits ne marchent pas à 90% avec les
fumeurs de cigarettes. Aussi, où est la supercherie ? De proposer
aux fumeurs de refaire l’essai si ils fument aussi « une chicha de temps
en temps » ?
On apprend que les anciens fumeurs exclusifs de chicha, le risque de
rechute est faible. Cette affirmation est scientifiquement infondée. Je mets
les auteurs au défi de présenter une seule étude à ce sujet.
-Méthode d’enquête hautement critiquable « via internet »
(festif.org) où les répondants voient leur cerveau lavé avant de répondre
« en ligne ».
Contradiction fatale : « Ceux qui fument la chicha et la cigarette ont débuté, dans 18%
des cas, par la chicha » avec le fait que la consommation de
chicha « précède souvent »
celle des cigarettes, « constituant un mode d’entrée dans le
tabagisme ».
Tout cela est bien sur anti-scientifique. Il est absolument faux d’affirmer, en
l’absence d’études sur le sujet, que fumer le narguilé constitue un tremplin
vers l’usage de cigarettes. Car c’est surtout l’inverse qui est vrai : les
adolescents ne se mettraient pas si facilement à fumer le narguilé si ils
n’avaient pas commencé par goûter aux cigarettes. Il y a donc un travail de
prévention correspondant à revoir en amont. Ces discours pseudo-scientifiques
visent malhonnêtement à faire du narguilé le bouc émissaire de l’échec des
politiques de prévention du tabagisme en France. A bon entendeur.
-« La chicha a été allumée, puis
dès qu’elle s’est mise à bien brûler, les mesures ont été effectuées sur un
sujet assis prenant une bouffée toutes les minutes »
« Trois jeunes
hommes âgés de 18 ans ont inhalé 10 bouffées successives de chicha en 10
minutes. Une jeune fille de 18 ans a effectué une prise de deux bouffées
successives. Les sujets étaient assis. Tous ont dit fumer « comme
d’habitude », alors qu’ils tiraient sur la chicha »
Passons sur le biais bien connus de ces méthodes archaïques et qui ont fait
leur temps même pour l’étude des fumeurs de cigarettes. Même Shihadeh, la
« référence » mondiale, a mesuré 500ml sans jamais dépasser, dans une
autre étude, 1000 ml comme valeur « moyenne ».
Oui, décidément, nos jeunes Français ont prouvé
qu’ils sont pulmonairement bien plus vaillants et puissants que ces
Moyen-Orientaux paresseux qui ne veulent même pas dépasser la barre des 1000
ml…
Explication de la pneumologue (Dr
BECQUEMIN): les garçons avaient une
« forte stature » et avaient « le souci de ne pas laisser
s’éteindre le foyer de la chicha ».
Faut-il rire ou pleurer ?
On ne dit pas au lecteur que :
-les mesures ont été visiblement prises dans un
salon mal ventilé où de nombreux narguilés sont allumés et où la fumée des
cigarettes se mêle à celles des narguilés.
-aucun détail sur les fumeurs qui sont très
souvent des fumeurs de cigarettes;
Voir nos propres mesures et précautions
méthodologiques et nos résultats de 1998, présenté à la XIIIème Journée de
Tabacologie (1998), publiés dans Alcoologie (1999) et à nouveau dans
Chaouachi
K. The Medical Consequences of Narghile
(Hookah, Shisha) Use in the World [Les conséquences médicales de l’usage du
narguilé (chicha) dans le monde]. Rev
Epidemiol Sante Publique [Epidemiology and Public Health] 2007;55(3):165-70.
[Article in English][Epub Ahead of print].
Par conséquent, l’équation 1 narguilé=40 cigarettes est fausse même en ne
considérant que le monoxyde de carbone.
Sur cette question, voir Le narguilé d’Ali Baba et les 40 cigarettes volantes: Une
nouvelle mise en scène de la « science » à l’écran
Les auteurs déclarent que « le
tabac à chicha est ainsi 3 fois moins coûteux que le tabac des cigarettes »
parce qu’il serait peu taxé et pour « attirer les jeunes vers ce
produit ». Je ne suis pas spécialisé dans ces questions mais je vois que
cette explication est fausse. Le tabamel est moins coûteux tout simplement
parce qu’il s’agit d’un mélange tabac (30%) + mélasse (70%), pas de tabac pur.
«Deux cas d’intoxication aiguë au CO par chicha» (pp.
125-126)
« Fumer la
chicha, ou être exposé à sa fumée de façon prolongée, peut conduire à la
nécessité d’un traitement en caisson hyperbare. »
Sans commentaires…
« Les grandes
compagnies de tabac comme British American Tobacco (BAT) rachètent d’ailleurs
actuellement toutes les petites compagnies de tabac produisant des produits
autres que les cigarettes, comme les tabacs à mâcher sous toutes les formes et
les tabacs à chicha ».
Cet argument est complètement faux pour de
multiples raisons que j’ai déjà données dans mes diverses publications.
Une bonne partie du dernier quart de siècle a été perdu en santé publique
relative au tabagisme (avec toutes conséquences humaines…) à cause de
l’adoption aveugle d’un dogme (celui de la « Nicotine
Addiction ») imposé outre-atlantique. En ce qui concerne le narguilé,
certainement une nouvelle forme de tabagisme, 8 années ont été perdues à cause
d’une volonté, outre-atlantique encore une fois, d’imposer des modèles et un
traitement de la question selon une « vision » complètement
inadaptée, basée sur la censure et la recherche d’intérêts personnels ou
nationaux, et, surtout, ayant rejeté pendant très longtemps toute analyse
divergente de la part même de qui a lancé les premières recherches de fond sur
le sujet.
Après la publication de mes critiques des rapports
d’expertise internationaux, les intéressés eux-mêmes commencent à me citer et à
me solliciter après 8 années de blackout bibliographique total et à reconnaître
enfin le bien fondé de mes analyses.
Si, depuis 2005, mes
nombreuses analyses critiques de publications dites « pire-reviewed »
(revues par des pairs) s’étaient révélées, ne serait-ce qu’une seule fois,
fausses, j’aurais sûrement admis que mon « attitude » était
« négative ». Ce ne fut pas le cas. C’est précisément cette
« attitude négative », 1 contre 1000 000, qui dans la République
mondialisée des Béni Oui-Oui, a été validée par l’acceptation de ma Critique
qui remet en question un consensus (basé sur des rapports d’« experts ») dans le Journal of Negative Results in Biomedicine.
Ce journal serait-il aussi « négatif » ?
Bref, j’appelle à la
collaboration depuis 10 années. Je n’ai jamais eu aucune ambition dans ce
domaine, contrairement à nombre de mes collègues et on le voit bien avec ce
nouveau livre qui, en plus d'un grossier maquillage qui s'apparente (à
déterminer) à du pillage pur et simple, se positionne, non par rapport à
l’objet de la recherche mais, symétriquement par rapport à un autre livre
existant : « Tout savoir sur le narguilé »
Je voudrais, une dernière fois, répéter à mes
collègues en France que ce n’est pas en ostracisant un chercheur -qui a lancé
le train des recherches en 1997 sur une base transdisciplinaire (sciences
biomédicales et sociales), de terrain, en tenant tête au monopole imposé de la
langue anglaise, et qui a élaboré, pour ses collègues en France, des mises au
point dans leur langue et qui leur a facilité la tâche,- qu’ils sortiront du
bourbier dans lequel ils se trouvent.
Je leur répète ce que j’ai
dit l’année dernière à Mr Xavier BERTRAND, ex-Ministre de la Santé, dans ma
lettre au sujet du Dossier de presse erroné publié par l’INPES :
« Finalement, je veux compter sur votre
autorité pour qu’à l’avenir, ces pratiques cessent et que les représentants de
toutes les disciplines et l’ensemble des courants de la tabacologie soient
invités à participer aux débats sur le narguilé, devenu une nouvelle forme de
tabagisme. Cette compétition est absurde et dangereuse. La science n’appartient
pas à quelques individus et la santé publique ne devrait pas devenir un jeu ou
un enjeu personnel pour certains. »
Si nombre de mes collègues ont compris l’importance du gâchis, certains
jusqu’au-boutistes ont apparemment décidé de partir en croisade pour une guerre
de Cent Ans. En raison de mon âge, je ne tiendrai pas tout ce temps mais je
vois monter une nouvelle génération de chercheurs qui prendront le relais de
mes travaux et positions, sans parler du public qui manifeste de plus en plus
sa méfiance et qui aurait raison de demander des comptes, y compris financiers
(au vu du coût, de l'évaluation, et du rendement d'
"expertises" de ce type).
Le meilleur moyen de
contribuer au développement du tabagisme par le narguilé est de décrédibiliser
la recherche à son sujet. Les équipe syro-libano-étatsunienne (Eissenberg,
Shihadeh, Maziak, Ward) et étatsuno-égyptienne (Mohamed, Israel, Loffredo) y
ont grandement contribué avec deux rapports erronés de l’OMS (1er et 2ème), sans parler de celui,
médiocre, de l’American Lung Association. La recherche française sur le narguilé, « menée en bateau » par
les auteurs de ce livre d'une médiocrité scientifique exemplaire et où je suis
visé personnellement et attaqué dans ma dignité (aux pages 133 et 11), ne s’est
pas alignée sur l'intelligence mais sur l'obscurantisme.
___________
Chercheur
et consultant indépendant
Paris, le 8 juin 2007